La franc-maçonnerie est composée de Frères (dans les loges masculines et mixtes) et de Sœurs (dans les loges féminines et mixtes). Mais ce lien « fraternel » est à distinguer de celui dont se réclament les sociétés de convivialité, il agit comme un ciment qui est consubstantiel à cet ordre initiatique, un ciment qui favorise la cohésion de personnalités, d’orientations et d’opinions différentes et cela depuis près de trois cents ans. Et c’est cette cohésion qui ouvre une voie de travail commune à tous, quels que soient les rites en usage et en quelque pays que ce soit, en Europe ou dans les pays démocratiques des autres continents. C’est là le caractère universel de la franc-maçonnerie.
Et la franc-maçonnerie est au travail à plusieurs niveaux : d’abord au sein de chacune des loges; ensuite dans des actions extérieures, en organisant, sur le plan collectif, des œuvres de bienfaisance, des colloques, des conférences ; enfin sur le plan individuel par l’apport de chacun de ses membres dans la société. C’est de cette manière que la franc-maçonnerie essaie, siècle après siècle, année après année, jour après jour, d’atteindre son ambition de construire, pierre à pierre, ce qu’elle appelle « le Temple idéal de l’humanité ». Certes, ce temple idéal reste une utopie mais il n’est pas qu’un rêve car il est et reste une source de riches perspectives pour l’avenir. Et le passé démontre son rôle moteur dans l’ambition de progrès qui fut celle de nos prédécesseurs.
Le but de la franc-maçonnerie est une constante réflexion sur l’homme et la société. Mais elle n’a aucune aspiration au pouvoir et ne veut régner ni sur les esprits ni sur les institutions. Elle n’est pas l’émanation d’un parti et elle n’a évidemment pas le monopole du progrès. Elle réunit des hommes et des femmes de toutes conditions et de tous horizons. Cependant, les travaux de ses loges ont pu inspirer des réformes importantes ou de notables avancées humanistes. On décrit parfois les loges comme des laboratoires d’idées. Et il est vrai que c’est souvent là qu’ont pris naissance de grandes idées sociales comme l’abolition de l’esclavage, l’instruction publique, obligatoire et gratuite, le suffrage universel, les congés payés, les assurances sociales, l’égalité des sexes, etc.
En luttant contre les préjugés, en œuvrant pour la connaissance dans la liberté, en défendant la valeur du travail dans la solidarité et l’égalité, en promouvant la paix entre les peuples et un idéal de justice, les francs-maçons d’aujourd’hui, généralement avec modestie et discrétion, essaient de suivre, à leur échelle, le chemin tracé par leurs prédécésseurs prestigieux qu’ils se donnent pour exemples.
